Histoire du thé au Japon
Naissance du thé au Japon
Le thé fait son apparition au VIIe siècle, sous l'influence de la dynastie chinoise des Tang. Toutefois, bien que le thé (« ocha » en japonais) ait gagné le pays au cours des premiers siècles de notre ère, ce n’est qu’au VIIIè siècle que sa culture y fut expérimentée.
Cependant, la diffusion du thé dans la société japonaise est très lente. Un groupe de moines bouddhistes, et notamment le moine du nom de Saicho (767-822), tentent, à plusieurs reprises de ramener de Chine quelques graines de théier, afin d'en établir la culture dans le pays : notamment à Sakamoto, au pied de la montagne sacrée de Heizan. Mais en vain. C’est sous le règne de l’empereur Saga (786-842) que la culture du thé devait vraiment se généraliser.
Le XV siècle et l’apparition de la culture du thé
Longtemps considéré comme le privilège des prêtres, il faudra attendre le IXe siècle pour que les premiers théiers soient cultivés puis plantés dans la province d'Uji, actuellement réputée pour produire les meilleurs thés verts du Japon. Au XVe siècle, la culture du thé s’est diffusée dans tout le pays.
Les japonais utilisèrent d’abord le thé en briques puis, à la fin du XIIè siècle, ils adoptèrent le thé en poudre (le « matcha »). Au cœur de la cérémonie japonaise du thé, le matcha est produit dans les régions de l’Uji et de Shizuoka. Protégées du soleil, les feuilles tendres sont passées à la vapeur puis séchées avant d’être réduites en poudre avec une meule. C’est sous l’instigation et les conseils d’un moine zen du nom de Elisai, que l’usage du thé en poudre à cette époque, se répandit très rapidement dans tout le pays.
Le XVIè siècle et la figure de Sen No Rikyû
La culture du thé connut son apogée au XVI siècle avec la codification de la cérémonie japonaise du thé. Le premier grand maître dans l’histoire du thé se nomme Sen No Rikyû (1522-1591). Avec lui, le thé devient une véritable religion, un art et une philosophie. Codifiant les rapports entre le thé, le bouddhisme et les différentes écoles de thé, il met en place une cérémonie d’inspiration zen, complexe et très codifiée. Cette cérémonie, dite « Cha No Yu » a pour but de révéler la puissance du thé ainsi que la grandeur que comportent les plus petits actes de la vie quotidienne.
Une consommation répandue
Aujourd’hui, le Japon produit de nombreux thés verts. La préparation des feuilles de thé, gardées entières et de très grande qualité, nécessité de suivre des précautions particulières. La délicatesse de la feuille nécessite un bref temps d'infusion. Par ailleurs, plus la qualité du thé est grande, plus la température de l'eau doit être basse. Contrairement aux autres thés verts produits dans le monde, les thés verts japonais ne sont pas préparés selon le processus traditionnel chinois mais subissent une torréfaction très particulière, à l'aide de vapeur d'eau. Les feuilles, au lieu d'être torréfiées dans un récipient brûlant, sont cuites à l'étuvée pendant quelques instants, ce qui leur donne un aspect luisant et un goût légèrement iodé, immédiatement reconnaissables. Les thés verts du Japon sont des thés riches en vitamines et légèrement théinés.
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