Les grandes étapes de l’histoire du thé
La naissance du thé : mythes et légendes
Une légende situe la naissance du thé en Chine, autour de 2737 avant J.-C. Shen Nung, une divinité à tête de bœuf se reposant au pied d’un arbre, aurait demandé à son serviteur de lui faire bouillir de l’eau. Quelques feuilles se seraient détachées de l’arbre et seraient tombées dans sa tasse. Le thé était né. La boisson délicieuse que ce divin empereur but lui aurait donné envie de faire cultiver cette plante dans tout le pays.
Une autre légende évoque la figure de Bodhi Dharma, un jeune prince, fils d’un roi des Indes. Après avoir fait la promesse, vers 520, de ne pas dormir pendant sept ans afin de mener à bien sa mission de prêcher le bouddhisme en Chine, ce jeune moine se sentit gagné un jour par la fatigue. C’est en mâchant quelques feuilles de théier que le jeune homme se serait découvert plus tonique. Fasciné par les vertus et les bienfaits de cette plante, il aurait demandé à ses disciples de cultiver l’arbre dans tout l’ « Empire du Milieu ».
Le thé, une boisson très populaire
A l’origine, le thé était utilisé et consommé pour ses propriétés médicinales. Il devînt très rapidement une boisson agréable et un élément indispensable dans l’alimentation.
Le thé parvînt aux frontières du Japon au VIIIè siècle de notre ère et fut très populaire, surtout sous le règne de l’empereur Saga (786-842).
Dans la Chine du VIIIè siècle, sous la dynastie des Tang, le thé est également une boisson très appréciée et à la mode dans les cercles de la cour. A cette époque, les feuilles de thé étaient écrasées puis pressées dans des moules et séchées à la chaleur d’un combustible. Progressivement, l'habitude de boire du thé se répandit rapidement dans toutes les classes de la population puisqu'elle fut bientôt reprise par les Tartares, les Turcs et les nomades tibétains qui vivaient au nord et à l'ouest des frontières chinoises. L’influence du thé continua sous la dynastie des Song et surtout durant le règne de l’empereur Hui Tsung (1101-1124). Avec l’occupation mongole (1279-1368), le thé perdit de sa popularité, pour renaître ensuite jusqu’au XVIIè siècle, avec la dynastie des Ming (1368-1644). Durant ce siècle, le thé était préparé en infusion et les chinois connaissaient déjà le thé noir et le thé vert.
La conquête de l'Europe : le temps des colonies
En Europe, le thé était une boisson décrite fréquemment par de nombreux voyageurs occidentaux, de retour sur le continent. Au XVIIè siècle, les feuilles de thé sont enfin introduites en Europe et très certainement sous l’initiative de quelques missionnaires jésuites.
L’importation du thé en Occident débuta avec la Hollande. La Compagnie des Indes Hollandaises conserva l’exclusivité du commerce du thé jusqu’à la fin des années 1660, période à laquelle l’Angleterre chargea la Compagnie des Indes Orientales du négoce du thé avec la Chine.
C’est ainsi que la France découvrit le thé en même temps que l’Angleterre. Mais les anglais furent les plus enthousiastes. Pour se donner une idée, certains textes précisent que la consommation de thé était passée de 65 kilogrammes en 1699 à plus de 2 millions de kilogrammes en 1769 ! Cette forte consommation, si caractéristique du peuple anglais, ne cessa de croître depuis le XVIIè siècle.
La route du thé était bien longue. De leur province d’origine, les caisses remplies de thé voyageaient jusqu’au port de Canton, avant d’être chargées sur les bateaux occidentaux. Au départ, la ville de Canton était la seule ville autorisée à recevoir des étrangers.
La mise en place du commerce moderne au XIXè siècle
Au XIXè siècle, de grands voiliers appelés « clippers », affrétés à l’origine pour le commerce de l’opium, furent mis à disposition pour le commerce du thé. A cette même époque, le thé était devenue une boisson très appréciée dans le nord de l’Europe : notamment en Russie, grand consommateur de thé au début des années 1880 et surtout en Angleterre, la ville de Londres se situant en première position sur le marché. Le commerce et la négoce se mirent dès lors en place afin de satisfaire des demandes de plus en plus nombreuses en Europe et outre-atlantique, la ville de New York venant se placer en deuxième position après Londres.
Le XXè siècle et le développement des plantations
Si jusqu’au XIXè siècle le thé consommé en Europe ne provenait que de Chine, progressivement, la culture se répandit très vite au-delà du pays. Elle fut entreprise en Inde, en Malaisie et à Ceylan mais également en Guyane, en Martinique, en Sicile, en Egypte ou encore sur les flancs de l’Himalaya.
Depuis le milieu du XXè siècle, le thé n’a pas cessé de se propager partout dans le monde. Aujourd’hui, il est possible de trouver des plantations en Afrique, en Océanie (Australie, Papouasie et Nouvelle-Guinée) et même en Amérique (Argentine et Brésil).
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